Je vous préviens, comme pour la plupart des chronique des CDs de cet éditeur Belge: il ne s'agit pas réellement de musique trad, même si se retrouvent au générique de cet album quelques noms connus. Mais si chacun reste dans sa chapelle, qui fera état de ces productions inclassables mais de grande qualité.
Ici la tonalité générale est plutôt jazz notamment du côté des cuivres et de la contrebasse, et même des parties chantées par Soetkin Baptist. Mais il serait trop simple de réduire cette création de Wouter Vandenabeele (souvenez vous de ses " Chansons sans paroles ") à un simple disque de jazz : cela commence avec une ouverture intitulée " Les nains " et dont l'ambiance colle bien avec le titre. Je la verrai bien en musique de scène pour un spectacle type Cirque du Soleil ou quelque chose comme cela..
Suit une valse lente chantée à laquelle je verrai bien la même destination, quoique je ne dédaignerais pas de danser dessus. Sur ces deux plages, je retrouve avec bonheur la sonorité d'Anne Niepold au diato (je vous ai déjà plusieurs fois parlé, notamment à propos du duo " Deux accords diront " de cette accordéoniste plus que prometteuse mais toujours quasi inconnue en France). Elle oeuvre ici dans un registre encore différent de ce que j'avais pu entendre jusqu'à présent et transforme son diato en un vrai bandonéon pour le tango qui suit (qui n'est d'ailleurs pas le seul de l'album), après une plage 3 un peu plus classiquement jazz.
Nous retrouverons ensuite la voix chaude de Ludo Vandeau (ex Ambrozijn, on l'a également entendu, entre autres, avec Laïs) qui prouve une fois encore que le flamand est une langue qui se chante très bien.
Un CD qui recèle plein d'autres bonnes surprises, en suivant l'histoire de Marcel dont j'ai oublié de vous préciser qu'il s'agit d'un poisson. Un CD qui nécessite une première écoute attentive afin de se laisser apprivoiser, de comprendre son aspect multiforme et de le réécouter avec un vrai plaisir par la suite.
Jean-Luc Matte – Infosmumuses