Cet album est un voyage. Mais plutôt intérieur que géographique. Bien sûr, son itinéraire se base sur des musiques turques, arméniennes, kurdes. Mais ces étapes ne forment que les tremplins vers des espaces personnels. Des espaces calmes, mélancoliques, sereins.
Comme dit Wouter Vandenabeele, "c'est une musique pour écouter entre la fin du jour et la nuit, quand on peut prendre un moment de réflexion, de méditation." Ces 13 morceaux sont une invitation à laisser les pensées vagabonder dans les volutes sonores du violon, du duduk (un instrument à vent arménien) ou du saz (un luth turc). Et comme les morceaux sont superbes, le vagabondage est magnifique. Cet album est dû à Wouter Vandenabeele (le Gantois qui joue du violon, de l'alto, de la mandoline), Emre Gültekin (le Turc de Bruxelles qui joue du saz et du tambûr), Ertan Tekin (le Turc d'Istambul qui joue du duduk et du mey) et Joris Vanvinckenroye (le contrebassiste belge).
Ce n'est pas du classique, ni du jazz, ni de la musique turque, c'est quoi ? "On veut toujours cataloguer, répond Wouter. Et c'est vrai que c'est un problème de qualifier notre musique. Mettez "musique du monde", c'est le plus facile, et c'est très bien."
Jean-Claude Vantroyen - mad.lesoir.be